VOIES SANS ISSUES (Serbie)

La Hongrie et la Croatie ont fermé leurs frontières et n'hésitent pas à repousser les migrants qui passent. De fait, la Serbie se retrouve bien involontairement, le nouveau barrage de l'Europe sur la route des Balkans.
Depuis le début de l'hiver un peu plus de 2000 réfugiés, en très grande majorité afghans et pakistanais, s'entassent dans les anciens entrepôts désaffectés et insalubres de la gare ferroviaire de Belgrade. 2000 personnes pour un unique tuyau d'eau potable qui vivent sans toilettes et sans douches. 2000 personnes qui attendent de continuer leur route ou que des places se libèrent ou se créent dans des centres d'accueil officiels.
Selon les accords politiques avec l'Union Européenne, la Serbie est censée accueillir 6000 réfugiés. Les 15 centres du pays en compteraient déjà plus de 7000. De plus, entre 400 et 700 migrants arriveraient chaque mois dans le pays. Une nouvelle « jungle » de Calais est en train de naitre selon le responsable MSF à Belgrade.
Sur place les ONGs sont interdites par le gouvernement qui craint de créer ainsi un appel d'air. Celui-ci n'a toujours pas répondu, depuis un mois, aux demandes pressentes d’associations d'installer des toilettes. MSF à néanmoins mis à la disposition des migrants des poêles à fuel qui permettent d’augmenter la température de dix degrés dans les entrepôts ; malgré cela les températures restent négatives la nuit. Aussi, une association est tolérée pour distribuer de la nourriture, seul repas chaud de la journée pour une grande partie des migrants hébergés dans ces hangars.
Pour survivre par des températures extrêmes, les réfugiés brûlent les anciens rails en bois traités chimiquement qui dégagent des fumées toxiques dans lesquelles ils baignent en permanence. Sans oublier le manque d'hygiène qui reste un terrain propice aux épidémies de gale ou de poux.