5 ANS APRES LA JUNGLE (France)

Novembre 2016, la «jungle» de Calais, plus grand bidonville d’Europe, était évacuée. Cinq ans après, les exilés sur la route de la Grande Bretagne sont toujours là et des campements naissent régulièrement entre Calais et Grande-Synthe. Seule nouveauté, la police qui les démantèle tous les deux trois jours pour éviter les points de fixations et la création d’une nouvelle «jungle». Une méthode éprouvée comme jamais malgré la crise sanitaire et qui «fonctionne» aux yeux des autorités, qui ont encore fait expulser des centaines de migrants de Grande-Synthe, ce mardi. Mais qui ne fait pas disparaître les exilés pour autant. Cinq ans après la «jungle», la situation n’a donc pas tant changé. Au contraire, les conditions de vie se sont encore dégradées et la généralisation des passages et des drames qui s’ensuivent se sont multipliés. L’état des lieux est consternant. Le dialogue entre les associations et la préfecture ne trouve pas son chemin, tandis que les exilés sont inlassablement chassés, où qu’ils soient. Une situation précaire qui ne facilite pas le recueil de témoignage, tant la suspicion est grande chez les candidats à l’exil.