SURVIVRE ENTRE DEUX RIVES (Turquie-Grèce)
Le 28 février 2020, lorsque le président turc Erdogan annonce l’ouverture des frontières aux réfugiés, au moins 13000 personnes, selon l’Organisation Internationale pour les migrations, affluent à la frontière grecque et se retrouvent par exemple dans la zone tampon de Pazarkule. À Doyran, où la rivière Evros forme une frontière naturelle avec la Grèce, les autorités turques ont organisé le transfert des réfugiés en réquisitionnant des bus. Alors que le gouvernement grec vient d’annoncer la suspension des demandes d’asile pendant un mois, les réfugiés, bloqués, se retrouvent dans d’immenses camps insalubres. Manque de nourriture, d’eau et de structures sanitaires sont leur quotidien. Dans l’île de Samos, 7 000 personnes vivent aux côtés des 6 000 habitants de la ville de Vathy. À Mytilène, principale ville de l’île de Lesbos, ils sont 18 000 à s’entasser à Moria, le plus grand camp de réfugiés d’Europe. Au fil des mois, ces hot spots, vite saturés, ont engendré la formation d’immenses camps autour des structures officielles, à proximité des villes. Un piège pour ces femmes, hommes et enfants (40 % de la population) qui engendre de nombreux cas de détresse tant physique que psychologique. La condition des réfugiés n’est plus tenable, d’autant que, dans la population locale, les réactions sont explosives et renforcées par plusieurs dizaines de membres de l’extrême droite venus empêcher les bateaux de réfugiés d’accoster. Quelques mois plus tard, le camp de Moria partira en fumée lors d’un incendie. Les autorités Grecs ont réagis en construisant un nouveau camp éphémères et en annonçant la construction de nouveaux camps sur plusieurs îles Grecque.