TAKSIM SQUARE (Turquie)

L'arbre qui cachait la forêt : Qui aurait cru, fin mai, qu’une vingtaine de protestataires écologiques, unis contre le projet d’aménagement du parc Gezi dans le centre d’Istanbul, se transformerait en mouvement de contestation du gouvernement en place.
Vite réprimé dès les premiers jours, l’utilisation excessive de la force par la police n’a fait que renforcer le mouvement et ce sont plusieurs grandes villes de Turquie qui emboîtèrent le pas. A Istanbul, point de départ des émeutes, la place Taksim et ses environs sont transformés en un véritable siège. Des barricades sont dressées sur toutes les routes montant à la place et des équipes sont mises en place pour prévenir d’une offensive de la police. C’est un véritable jeu du chat et de la souris qui se dessine, la police gagnant du terrain quelques heures et les manifestants renforçant les barricades au fur et à mesure des évènements. Mais c’est surtout la ferveur populaire qui impressionne. Des personnes de tous genres se rejoignent et s’unissent. Ils ne s’agit plus de sauver quelques arbres mais bel et bien de s’opposer au pouvoir et contre la montée d’un état qui applique une politique répressive.
Les derniers lois sur l’alcool, les inégalités homme-femme, l’intrusion de la religion dans la politique sont autant de raison pour les Turcs de descendre dans la rue. Après plusieurs semaines de lutte le parc Gezi sera finalement vidé le 15 juin 2013.